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[13] Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel: Pour la frontière du pays que vous attribuerez en héritage aux douze tribus d’Israël: Yossef aura deux parts. [14] Vous en hériterez l’un comme l’autre, car J’ai juré de le donner à vos pères, et ce pays va vous échoir en partage. [15] Voici donc les frontières du pays : du côté nord, depuis la grande mer, la route de ’Hetlon pour se rendre à Tsedada,

Rachi(13) Pour la frontière: Yonathan a traduit: “Telle est la limite”, comme “voici la frontière”, de même (plus haut 25, 7): “Je te laisserai en proie aux nations”, comme s’il était dit “…au mépris des nations”; on peut encore expliquer le terme [de gué] comme faisant référence à une vallée. Yossef aura deux parts: Yossef prendre deux parts, l’une pour Menaché et l’autre pour Efraïm. (14) l’un comme l’autre: et non comme la première fois, lorsque chacune [des tribus] a reçu sa part dans le pays d’Israël en fonction de son nombre. Car, maintenant, toutes les tribus ont une part égale, comme les rangées d’un vignoble, depuis la frontière orientale jusqu’à l’océan, à l’ouest, et comme cela est explicite à ce propos; tout comme, par ailleurs, il n’y a pas deux tribus sur une seule et même bande [de territoire]. (15) Voici donc les frontières du pays: les limites des frontières de la terre d’Israël. du côté nord: le versant nord. depuis la grande mer: qui constitue une frontière, à l’ouest. la route de ’Hetlon: en se dirigeant vers l’est vers ’Hetlon, puis Tsedada, ’Hamath, Bérota, Sivraïm, toutes ces villes se situant à la frontière nord.

[13]Pour la frontière – le terme de “gué” n’a pas son équivalent dans tout le Tanakh. Le Targum Yonathan l’a rendu par:”Zé – Voici…”, puisqu’il arrive parfois que le “guimel” et le “zaïn” soient interchangeables, le sens du verset étant ici “Voici la frontière du pays”. Mais il existe une autre explication possible d’après laquelle le terme ” gué ” fait référence au mot “vallée”(205).
Yossef aura deux parts – la tribu de Yossef recevra une double part d’héritage lors du futur partage de la terre d’Israël (pour Efraïm et Menaché), comme ce fut le cas lors du partage du pays à l’époque de Yehochou’a.

[14]Il existe une différence significative entre le partage du pays à l’époque de Yehochou’a et celui des temps futurs. À l’époque de Yehochou’a, en effet, le partage de la terre a eu lieu à l’occasion d’un tirage au sort (goral), chaque tribu ayant reçu une part d’héritage proportionnelle au nombre de ses familles et à sa taille (si bien qu’il y avait, en fonction des tribus, des différences de taille dans les parts d’héritage de la terre). Il est dit sur place(206): “Vous procèderez à l’héritage du pays par le tirage au sort pour vos familles, à celui qui est nombreux, vous augmenterez son héritage, et à celui qui est peu nombreux, tu diminueras son héritage, à celui pour qui sortira le sort ce sera à lui, vous procèderez à l’héritage selon les tribus de vos ancêtres.” Alors que dans les temps futurs, la taille du domaine hérité sera la même pour toutes les tribus, conformément à ces bandes identiques que Rachi compare à des “rangées d’un vignoble” (qu’on se reporte à la photo ci-joint). La forme et l’organisation de ce partage sont explicitées dans les versets suivants, ainsi qu’au début du prochain chapitre (48).

[15]À partir de ce verset jusqu’au verset 20, est exposé le partage de la terre d’Israël dans les temps futurs.
D’après l’explication que donne Rachi de notre verset, la frontière ouest d’Israël est constituée par la grande mer (la Méditerranée). À l’est, la frontière passe par un lieu appelé “’Hetlon”, ainsi que par “Tsedada”, des endroits qui ne nous sont plus connus aujourd’hui. Toutefois, d’après ce qu’en dit Rachi dans le prochain verset, il est possible de situer ces lieux puisque le maître de Troyes précise qu’il existe une ressemblance entre les frontières décrites à l’occasion de la promesse de l’héritage de la terre (paracha Mass’éi) et celles de ce chapitre. (207)
Or, il est dit dans la parachath Mass’éi : “De la montagne de Hor, vous obliquerez vers Lavo ’Hamath, et ses confins s’étendront jusque Tsedada.” Et dans le Targum Yonathan(208), il est dit que “la montagne de Hor” fait référence aux monts Amanos situés au nord de la Syrie. Dans le Targum Yérouchalmi, il est expliqué que dans ce verset “Tsedada” n’est autre que “Lavo ’Hamath” appelé aussi Antioche(209) (qu’on se reporte à la photo).

[16] ’Hamath Bérota, Sivraïm, entre la frontière de Damas et la frontière de ’Hamath ; ’Hatser Hatikhon vers la frontière de ’Havran. [17] La frontière s’étendra donc depuis la mer jusqu’à ’Hatsar ’Einon, la frontière de Damas, Tsafon au nord et la frontière de ’Hamath : tel sera le côté nord. [18] Du côté est, entre ’Havran et Damas, et entre Gil’ad et la terre d’Israël, vous mesurerez le Jourdain depuis la frontière jusqu’à la mer orientale: tel sera le côté est. [19] L’extrémité sud, au Midi, ira depuis Tamar jusqu’aux Eaux de Mérivoth- Qadech, le long du fleuve jusqu’à la grande mer: tel sera le côté méridional, au sud. [20] Le côté ouest sera la grande mer, depuis la frontière [sud], tout droit, jusque Lavo ’Hamath : tel sera le côté ouest. [21] Vous partagerez ce pays entre vous, selon les tribus d’Israël. [22] Et vous aurez à l’attribuer en héritage à vous et aux étrangers séjournant parmi vous, qui auront engendré des enfants parmi vous. Ils seront pour vous comme l’indigène parmi les enfants d’Israël ; avec vous, ils participeront à l’héritage au milieu des tribus d’Israël. [23] Et ce sera dans la tribu même où l’étranger sera domicilié que vous lui donnerez sa part d’héritage, dit le Seigneur, l’Éternel.

Rachi(16) ’Hatser Hatikhon: Yonathan a traduit “le bassin de ’Agvaei”. vers la frontière de ’Havran: la frontière de Damas, à l’est, à proximité de la pointe. (17) La frontière s’étendra donc depuis la mer jusqu’à ’Hatsar ’Einon: la frontière s’étendra, au nord, depuis la mer jusqu’à ’Hatsar ’Einon la frontière de Damas: qui se trouve à la frontière de Damas, puisque ’Hatsar ’Einon est situé à la pointe nord-est, comme cela est explicite dans les frontières fixées par Moché Rabbénou (Bamidbar 34): “…et ses confins s’étendront jusque ’Hatsar ’Einon (…). Vous vous fixerez comme frontière vers l’est, de ’Hatsar ’Einon… ” La frontière de Damas est située à la pointe nord-est, à proximité de ’Hatsar ’Einon, comme cela a été dit plus haut. jusqu’à ’Hatsar ’Einon, la frontière de Damas: la frontière de ’Hamath se situe à la pointe nord-ouest, comme il est dit: “Et ceci sera pour vous la frontière nord : depuis la grande mer vous obliquerez vers le mont Hor. Du mont Hor, vous obliquerez vers Lavo ’Hamath”, et de là, vers Tsedada. Tsafon au nord et la frontière de ’Hamath: la totalité de l’extrémité nord, telle qu’elle est décrite dans la Torah, ainsi que la frontière de ’Hamath, puisque celle-ci aussi se trouve à l’intérieur de l’extrémité nord, comme il est dit: “Et ceci sera pour vous la frontière nord: depuis la grande mer vous obliquerez vers le mont Hor. Du mont Hor, vous obliquerez vers Lavo ’Hamath, et ses confins s’étendront jusque Tsedada.” Il s’agit de Tsedada mentionné ici, “la route de ’Hetlon pour se rendre à Tsedada.” tel sera le côté nord: voici donc, devant toi, le côté nord. (18) entre Gil’ad et la terre d’Israël: c’est l’extrémité est, de la terre de Kena’an. Quant à l’autre rive du Jourdain, elle ne se trouve pas à l’intérieur de ces limites, sauf la terre de Kena’an. Et ainsi en est-il des frontières telles qu’elles sont délimitées dans la Torah, l’autre rive du Jourdain ne se trouve pas à l’intérieur d’elles. C’est donc aussi le sens de ce verset : à l’extrémité est du pays de Kena’an, se trouvant “entre ’Havran et Damas” situés à la pointe nord-est, comme cela a été dit plus haut à ce propos, “et entre Gil’ad et la terre d’Israël”, de l’autre côté de la rive du Jourdain, à l’est. vous mesurerez le Jourdain depuis la frontière jusqu’à la mer orientale: le Jourdain c’est son extrémité est, depuis la frontière de la pointe nord, c’est-à-dire depuis ’Hatsar ’Einon dont il a été question plus haut, jusqu’à la mer se situant à l’orient, la mer Morte, qui se trouve à la pointe sud-est. Vous mesurerez la longueur de l’extrémité est. Il est également dit de manière explicite dans la Torah que telle est la frontière orientale: “…et ses confins s’étendront jusqu’à la mer Morte”, à la pointe est. tel sera le côté est: c’est-à-dire, “voici donc, devant toi, le côté est”. (19) depuis Tamar: depuis Jéricho qui est la ville des palmiers; c’est aussi ce qu’a traduit Yonathan. jusqu’aux Eaux de Mérivoth-Qadech: il s’agit du désert de Tsin. le long du fleuve jusqu’à la grande mer: et à partir de là, la frontière va jusqu’au fleuve d’Egypte qui se jette dans la grande mer, à la pointe sud-ouest. Et Moché aussi a donné comme frontière sud “depuis le désert de Tsin, le long d’Edom”, puis il progresse en désignant “depuis ’Atsmon vers le fleuve d’Egypte, et ses confins s’étendront jusqu’à la mer.” Et le terme “na’hala” est utilisé ici comme s’il était dit “vers le fleuve”. Je l’ai pourtant trouvé traduit par “l’héritage” alors que l’accent tonique est placé à la fin. Et j’ai vu par ailleurs que, dans l’expression “na’hala Mitsraïm” (Bamidbar 34, 5) l’accent tonique se trouve au début. Or, étant donné qu’aucun enseignement n’a été transmis concernant cet accent, je dirais qu’une erreur s’est glissée et que ce n’est pas Yonathan qui a traduit ce mot de cette manière mais des lecteurs non avisés. (20) Le côté ouest: l’extrémité ouest. ce sera la grande mer depuis la frontière [sud], tout droit, jusque Lavo ’Hamath: depuis la pointe sud dont il a été question plus haut, soit : le fleuve d’Egypte. tout droit, jusque Lavo ’Hamath: jusqu’à la pointe nord-ouest, soit le mont Hor qui est tout droit en direction de Lavo ’Hamath, parce que ’Hamath se trouve sur la pointe nord-ouest, à côté du mont Hor, comme cela est écrit: “depuis la grande mer, vous obliquerez vers le mont Hor. Du mont Hor, vous obliquerez vers Lavo ’Hamath.”; c’est ce que j’ai trouvé.
(23) et à l’étranger séjournant parmi vous: qui s’est converti en exil alors qu’il se trouvait parmi cette même tribu.

[[16-17]]Les noms supplémentaires des villes se trouvant à l’extrémité nord de la terre d’Israël. Dans le verset 16 est à première vue exposée la frontière nord-est. Dans le livre Bamidbar, à propos des frontières d’Israël, il est dit que cette frontière est représentée par “’Hatsar ’Einon” (mentionnée dans le verset 17). La “frontière de ’Hamath” dont parle le verset 17, correspond au pays de ’Hamath, c’est-à-dire, ici, aussi à Antioche.

[18]Dans ce verset est exposé la frontière est du pays dans les temps futurs. Cette frontière s’étend depuis ’Havran et Damas (comme cela a été dit dans le verset précédent) jusqu’à la mer orientale qui n’est autre que la mer Morte. Il est dit aussi à propos de ces frontières(210): “La frontière descendra vers le Jourdain, la frontière jordanienne, et ses confins s’étendront jusqu’à la mer Morte, cela sera pour vous le pays, selon ses frontières, tout autour.”

[19]La frontière sud-est du pays va de “Tamar” qui, pour Rachi, correspond à Jéricho, la ville des palmiers(211) jusqu’aux Eaux de “Mérivoth-Qodech” et au désert de Tsin. À partir de là, la frontière s’étend vers le sud en direction du fleuve d’Egypte se jetant dans la mer Méditerranée. A priori, il y a lieu d’affirmer que cette frontière touche la pointe inférieure du désert du Sinaï (qu’on se reporte aux images correspondantes).

[20]À l’ouest, se trouve la grande mer la Méditerranée) et la frontière se prolonge jusqu’au mont Hor (les monts Amanos, comme on l’a vu au verset 15).

[21-23]Résumé de l’ensemble de la description: le pays sera délimité selon les frontières exposées plus haut. La grande originalité exprimée dans les versets 22-23, c’est le fait que, dans les temps futurs, les convertis s’associeront au peuple Israël selon la tribu dans laquelle ils se sont fixés alors qu’ils se trouvaient encore en l’exil. L’idée que les convertis recevront une part d’héritage dans la terre d’Israël constitue une nouveauté qui n’a pas son égal dans le partage de la terre.

(205) Il conviendrait ainsi de comprendre le sens de ce verset à la lueur de cette explication, puisque le partage du pays ne traiterait que de vallées. Mais, peut-être est-il possible de dire que les frontières attribuées à chaque tribu sont, pour elle, comme autant de “vallées”.
(206) Bamidbar 33, verset 54.
(207) Bamidbar 34, verset 8.
(208) C’est aussi la manière dont le rend le Targum Yérouchalmi.
(209) Il semblerait que cela corresponde aujourd’ hui à la ville d’ Antakya, en Turquie.
(210) Bamidbar 34, 12.
(211)Pour que la frontière ne soit pas plus petite que celle exposée

Extrait du livre “Trésors du Troisième Temple”, du Rav Mena’hem Makover
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