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Le troisième Temple est représenté dans l’imagerie populaire d’Israël comme un édifice juché en haut des montagnes, vers lequel se pressent toutes les nations, exprimant de la sorte la délivrance finale de tous les êtres. Comme cela est dit chez le prophète Yecha’ya(1): “Il arrivera, à la fin des temps, que la montagne de la maison du Seigneur sera affermie sur la cime des montagnes et se dressera au-dessus des collines, et toutes les nations y afflueront. Et nombre de peuples iront en disant : “Or voilà, gravissons la montagne de l’Éternel pour gagner la maison du D.ieu de Ya’aqov, afin qu’Il nous enseigne ses voies et que nous puissions suivre ses sentiers, car c’est de Sion que sort la doctrine, et de Jérusalem la parole du Seigneur.”
Tel est le but auquel répond le Temple : être le centre des œuvres et des prières que le genre humain accomplit pour le Créateur, béni soit-Il. Ainsi que l’énonce le roi Chelomo lors de l’inauguration du premier Temple(2): “Si quelque membre de Ton peuple Israël Te supplie et T’implore, Juifs et non-juifs se rendant vers le troisième Temple.chacun connaissant la plaie de son cœur et étendant les mains vers cette maison, Toi, Tu l’entendras du Ciel, Ton auguste résidence, et Tu agiras avec clémence, traitant chacun selon sa conduite, selon que Tu connais son cœur, car seul Tu connais le cœur de tous les humains. De la sorte, ils Te révéreront tout le temps qu’ils vivront sur cette terre que Tu as donnée à nos ancêtres. Je T’implore
aussi pour l’étranger qui ne fait pas partie de Ton peuple Israël et qui viendrait de loin pour honorer Ton nom. Car ils entendront parler de Ton grand nom, de Ta main puissante et de Ton bras étendu, et ils viendront prier dans cette maison ; Toi, Tu l’entendras du Ciel, Ton auguste résidence, et Tu exauceras les vœux que T’adressera l’étranger, afin que tous les peuples du monde connaissent Ton nom, qu’ils Te révèrent comme Ton peuple Israël, et qu’ils sachent qu’elle est sous l’invocation de Ton nom, cette maison que j’ai bâtie”. Comme cela est écrit sous la plume du prophète, cette prophétie s’accomplira à la fin des temp”.
Il nous faut par ailleurs expliquer à quoi correspond cette période appelée la fin des temps et quelle est sa signification.La première fois où apparaît, dans la Torah, l’expression la fin des temps, c’est lorsque, avant de mourir, Ya’aqov, notre ancêtre, réunit ses enfants autour de lui. Il est en effet dit sur place(3): “Et Ya’aqov appela ses enfants et leur dit : “Rassemblez-vous et je vais vous raconter ce qu’il vous arriva à la fin des temps”. Le Ramban explique que “l’expression à la fin des temps désigne l’époque messianique, comme Ya’aqov y fait allusion dans les propos qu’il tient, lorsqu’il dit : “…jusqu’à ce que vienne le rejeton auquel obéiront les peuples.” Or, nos Sages(4) ont expliqué que Ya’aqov désira alors dévoiler l’heure de la fin des temps, mais que l’esprit prophétique se détourna de lui. Car, pour tout le monde, la fin des temps c’est l’époque messianique. Dans le même ordre d’idées, le Sforno ajoute qu’il est aussi question de la disparition de la malveillance des nations : ” À la fin des temps, lorsque viendra le libérateur, ce qui correspondra à la fin des nations ennemies d’Hachem et de Sa royauté, quand la coupe sera pleine, ainsi qu’il est dit(5): “…Car Je détruirai de fond en comble tous les peuples parmi lesquels Je t’ai dispersé…” Tout comme les prophètes ont dit : “II arrivera à la fin des temps que la montagne de la maison du Seigneur sera affermie sur la cime des montagnes…”. Et c’est ce que déclare Ya’aqov, lorsqu’il dit(6): “…jusqu’à ce que vienne le rejeton auquel obéiront les peuples. “Les paroles de Ya’aqov, “…jusqu’à ce que vienne le rejeton auquel obéiront les peuple” que l’on trouve dans les mots qu’il tient à la tribu de Yehouda semblent constituer la clé permettant de comprendre ce que signifie l’expression la fin des temps. Rachi explique sur place : Jusqu’à ce que vienne le rejeton: il s’agit du roi Messie, à qui appartient la royauté (Beréchith Raba 99, 8). C’est ainsi que le traduit Onqélos. Quant au Midrach, il décompose le mot Chilo en : “chaï Lo” (pour Lui, des présents), ainsi qu’il est dit : “…ils apportent des présents (chaï) à Celui que l’on craint.”(7). …auquel obéiront les peuples :
c’est-à-dire l’association des peuples.En d’autres termes, d’après les commentateurs que nous avons cités, ‘la fin des temp’ correspond à la période pendant laquelle se dévoilera le roi Messie. C’est dans le même ordre d’idées qu’il est dit, sous la plume des commentateurs, que la prophétie d’Yecha’ya se trouve à l’origine de cette explication. Il semble toutefois possible de déduire des paroles du Sforno qui met l’accent sur la malfaisance des nations, ou encore de Rachi dans son commentaire d’Yecha’ya, où il explique l’expression ‘les temps futurs’ de la sorte: “après qu’auront disparu les coupables”, que les ‘temps futurs’ désignent une période pendant laquelle le roi Messie règnera déjà et que, c’est pendant cette période, une fois que le mal aura disparu de la terre et que les ennemis d’Hachem seront réduits au silence, que le Temple d’Hachem deviendra alors le centre spirituel de l’ensemble de l’humanité.
Extrait du livre “Trésors du Troisième Temple”, du Rav Mena’hem Makover
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