Ensemble,
construisons le 3ème Temple

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D’après la majorité des décisionnaires ayant fait le décompte de mitsvoth(80), la mitsva nous enjoignant de construire le Temple est une mitsva de la Torah(81) apprise du verset(82): ” Ils Me feront un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux “. Mais quoi qu’il en soit, l’opinion selon laquelle le troisième Temple descendra du Ciel, déjà fait et prêt à être utilisé, est aussi très répandue. Nous allons nous pencher sur cette question dans le but de mettre en évidence en quoi la mitsva de reconstruire le Temple repose sur nos épaules. Et bien qu’il soit possible qu’arrivés à un certain niveau, des évènements extraordinaires accompagnent la construction du Temple, cela ne nous dispense pas de l’obligation d’accomplir tout ce que nous sommes capables de faire pour l’édification de la Maison d’Hachem.

1. L’ordre que suivent les berakhoth dans la tefilath ha’amida – la reconstruction de Jérusalem, et ensuite, le Messie

Il est dit dans le traité Meguila(83) à propos de l’ordre que suivent les berakhoth dans la tefilath ha’amida : ” Qu’avaient-ils à l’esprit pour fixer la mention du rassemblement des exilés après la bénédiction sur le cycle du temps ? Parce qu’il est écrit (84) : “Et vous, montagnes d’Israël, offrez vos branches, et vos fleurs apportez-les à Mon peuple, Israël, parce qu’ils sont sur le point d’arriver.” Et, maintenant que les exilés ont été rassemblés, arrive le jugement des impies, puisqu’il est dit(85) : “Je ramènerai Ma main sur toi, Je t’épurerai à la manière de l’alcali et Je te purgerai de tout alliage.”, et qu’il est écrit(86): “Je ramènerai tes juges comme autrefois, et tes conseillers comme avant.” Et, une fois que le jugement des impies aura eu lieu, les fauteurs disparaîtront, et les délateurs avec eux, ainsi qu’il est écrit(87): “…les fauteurs et les coupables s’effondreront ensemble.” Et après que les fauteurs auront disparu, la tête des honnêtes hommes se redressera, comme il est dit(88): “J’abattrai toutes les têtes des impies, se relèveront les têtes du juste.”, ce qui comprend les convertis parmi les justes, comme cela est écrit(89): “Devant la vieillesse, lève-toi, et honore le visage de l’ancien, et tu craindras Ton D.ieu, Je suis l’Éternel.” Un verset qui se trouve immédiatement suivi de celui-ci : “Si un converti vient séjourner parmi vous…” Et dans quelle direction se redresse leur tête ? Vers Jérusalem, ainsi qu’il est dit(90): “Demandez la paix de Jérusalem, que soient paisibles ceux qui T’aiment.” Et dès lors que Jérusalem aura été reconstruite, David surgira, comme il est dit(91): “Une fois que les enfants d’Israël reviendront, ils réclameront l’Éternel, leur D.ieu, et David, leur roi ; ils accourront, le cœur ému, auprès de l’Éternel et de Sa grâce, à la fin des temps.” Et une fois que David est arrivé, vient alors la prière, ainsi qu’il est écrit(92): “Je les amènerai sur la Montagne de Mon Sanctuaire, et Je les réjouirai dans la maison de Ma prière…” Et, après que la prière a fait son apparition, c’est au tour du service d’approcher, comme il est dit: “…leurs holocaustes et les autres sacrifices seront les bienvenus sur Mon autel.” Et maintenant que le service est revenu, le remerciement peut s’exprimer, comme cela est écrit(93): “Celui qui offre un sacrifice de remerciement M’honorera…”
Et Rachi d’expliquer: “Une fois que les enfants d’Israël reviendront…” – après être revenus au Temple, ils réclameront le Saint béni soit-Il et David, leur roi.”
Le Méïri écrit quant à lui: À quel endroit les justes se redressent-ils jusqu’au paroxysme de la hauteur ?
À Jérusalem, et c’est pourquoi la berakha sur Jérusalem suit immédiatement celle-là. Une fois qu’ils sont arrivés à Jérusalem, alors la royauté de David s’élève. C’est pour cette raison que vient juste ensuite la berakha “èth tsema’h David ’avdékha béAhava tatsmia’h” – le surgissement de la royauté de David. Puis vient la prière qui se trouve être à la tête de toute chose, il est donc dit juste ensuite : “Chéma’qolénou”. Une fois que vient la tefila, approche alors le service, parce que la prière remplace aujourd’hui le service. Et une fois que le service est revenu, la dimension propre au Temple atteint alors son accomplissement, et c’est alors qu’arrive le remerciement ; et que vient la bénédiction des Kohanim après le remerciement, puisqu’on la trouve dans un verset qui fait suite à la référence au service du Temple, comme il est dit : “Aharon leva les mains vers le peuple et le bénit, puis il descendit pour accomplir le sacrifice expiatoire”; ce qui signifie que c’est après avoir effectué le service qu’il les bénit.”
En d’autres termes: à partir de la reconstruction de Jérusalem, nous nous élevons jusqu’au couronnement de la royauté de David et dans l’accomplissement du service du Temple.

2. La tradition parle d’une situation où ce sont les enfants d’Israël qui reconstruisent le Temple

On trouve cet enseignement dans une Tossefta du traité Pessa’him(94): ” Un étranger qui se serait converti entre les deux Pessa’h, doit faire Pessa’h Chéni d’après Rabbi. Rabbi Nathan a dit qu’il n’a pas besoin de faire Pessa’h Chéni, étant donné qu’il n’a pas eu l’obligation de faire le premier Pessa’h. [Le soin a été laissé] aux enfants d’Israël de reconstruire le Temple ; une personne seule fait Pessa’h Chéni alors que toute une assemblée n’est pas autorisée à faire Pessa’h Chéni. Rabbi Yehouda a dit que même toute une assemblée a le droit de faire Pessa’h Chéni. “
Il est question ici d’un cas où les enfants d’Israël reconstruisent le Temple entre Pessa’h et Pessa’h Chéni. Ce qui signifie donc que, pour la tradition, l’éventualité que ce soient les enfants d’Israël qui bâtissent le Temple existe effectivement.

3. Pour le Talmud de Jérusalem – la construction du Temple précède la royauté de David

Il est enseigné dans la Michna(95): ” Une vigne dans sa quatrième année depuis le moment où elle a été plantée, et qui se trouve dans un périmètre, de tous côtés, d’un jour de marche de Jérusalem, doit être amenée à Jérusalem. Et quelle est cette limite ? Élat qui se trouve au sud et ’Aqrévat, au nord, Loud, à l’ouest et le Yarden, à l’est…
Rabbi Yossé a dit que c’est depuis la destruction du Temple que cette condition a été posée. Et cette condition postulait que, lorsque le Temple serait reconstruit, la chose redeviendrait alors comme avant. “
Dans le Talmud de Jérusalem, il est expliqué à ce propos : ” Rabbi A’ha a dit : “Cela signifie que le Temple futur sera reconstruit avant [le retour de] la royauté de David, comme il est dit : “…et tu buvais le sang vermeil du raisin” (Devarim 32, 14). “
[Explication de la Michna : les fruits d’une vigne dans sa quatrième année depuis le moment où elle a été plantée(96) ont le même statut que des fruits de ma’asser chéni, et ils doivent (eux ou leur rachat) être consommés à Jérusalem. Il est dit dans cette Michna que les Sages ont décrété que toute personne habitant à proximité de Jérusalem ne pourra pas racheter les fruits d’une telle vigne et qu’elle devra donc les amener à Jérusalem ; et ce, dans le but de décorer la ville de Jérusalem avec des fruits(97). Lorsque les fruits ont commencé à se faire trop nombreux à Jérusalem, les Sages ont annulé leur décret, en posant toutefois comme condition qu’ils se conservaient le droit de renouveler ce décret lorsqu’ils estimeraient le moment venu. Pour rabbi Yossé, ce n’est pas le surplus des fruits qui provoqua la suppression de ce décret, mais bel et bien la destruction du Temple. Si bien que la condition posée fut la suivante : lorsque le Temple sera reconstruit, alors les fruits d’une vigne dans sa quatrième année et qui se trouve dans un périmètre, de tous côtés, d’un jour de marche de Jérusalem, devront à nouveau être amenés à Jérusalem dans le but de la décorer.
Et c’est à partir de cet enseignement que rabbi A’ha déduit que la construction du Temple précède le retour de la royauté de David. Puisque, d’après les paroles de rabbi Yossé, on a ici la preuve qu’au début de la période du Temple, il n’y aura pas encore d’abondance matérielle, et que les Sages pourront alors exiger que l’on apporte les fruits à Jérusalem. Le Temple sera donc reconstruit avant que ne se dévoile le descendant de David].
Extraits des différents commentateurs du Talmud de Jérusalem :
Le Ridbaz : les élèves du Gaon de Vilna ont écrit que la condition posée concernant le Temple est que, lorsqu’il sera reconstruit, il retrouve alors la place qui était la sienne… Et rav A’ha en déduit que la reconstruction doit donc nécessairement précéder le retour de la royauté de David. Parce que, si ce n’était pas le cas, quel sens y aurait-il à prescrire un décret après la reconstruction du Temple, alors que tout le monde a déjà atteint les plus hauts niveaux qui soient ? C’est donc bien la preuve que la reconstruction précèdera le retour de la royauté de David. Le ” Penei Moché ” : cela veut dire, de ce verset, que la construction du Temple des temps futurs aura lieu avant que la royauté de la Maison de David ne s’étende sur Jérusalem.
Le “Tossefoth Yom Tov”: parce que la reconstruction du Temple précèdera la royauté de la Maison de David, comme cela est dit dans le Yérouchalmi, et à plus forte raison, la résurrection des morts… Par conséquent, jusqu’à ce que se lève la royauté de la Maison David, les ennemis auront sur nous un certain pouvoir, comme ce fut le cas au début, sous le deuxième Temple.

 

4. L’opinion de Rachi à travers son commentaire de la Torah et du NaKh – le Temple sera reconstruit par des êtres de chair et de sang

A) Sur le verset(98) “On attachera son ânon au pied de vigne et le rejeton de son ânesse à la treille ; on trempera son vêtement dans le vin, et dans le sang des raisins, sa tunique.” Sur quoi Rachi écrit : ” …”la vigne”, c’est Israël(99). Et ’iro, “sa ville” [et non “son ânon”], c’est Jérusalem. La treille, c’est Israël, comme dans : “…et Moi, Je t’ai plantée comme une treille.” “Le fils de son ânesse”, est traduit en araméen par “Ils construiront Son Sanctuaire (étano), comme dans : “la porte d’entrée du palais (haïton).(100)” ” Rabbénou Ba’hya explique ses propos sur place : ” Le Targoum a rendu “son fils” par binyian, “l’édifice”, et atono, “son ânesse” par le vocable “la porte haïton”, comme cela est écrit chez Ye’hezqel. ” Ce qui signifie que la construction du Temple des temps futurs sera accomplie par les enfants d’Israël.
B) Sur le verset d’Ye’hezqel(101): “S’ils rougissent de tout ce qu’ils ont fait, toute l’architecture du Temple et sa disposition, ses issues et ses accès, toute son architecture et toutes ses règles, toute son architecture et toutes ses lois, fais leur connaître, et écris devant eux. Ils garderont toute l’architecture et toutes ses règles, et ils les exécuteront. ” Rachi écrit:” “l’architecture du Temple” – le territoire du Temple, de quelle manière il sera, devant et derrière, comment tout sera disposé dans les quatre directions. “et sa disposition” – l’agencement des loges et des salles. “et toute son architecture” – les chérubins et les palmiers, les pilastres et les piliers ; c’est ce que j’ai trouvé. “et toute son architecture” – cette dernière mention n’a pas d’explication. “et ils garderont” – ils apprendront toutes ces mesures de ta bouche afin qu’ils sachent les exécuter à la fin [des temps] ; c’est ce que j’ai trouvé. La seconde entrée [en terre sainte] avec ’Ezra aurait dû être du même niveau que la première entrée [en terre sainte] avec Yehochou’a, et s’accomplir d’un bras puissant et à l’aide de miracles, ainsi que les Sages l’ont enseigné à propos de l’expression “jusqu’à qu’il ce qu’il soit passé” (Berakhoth, 4a). Or, ce Temple-là [tel qu’il est décrit dans la prophétie d’Ye’hezqel], ils en étaient dignes lorsqu’ils montèrent de l’exil pour une guéoula éternelle. Mais leur crime avait eu pour conséquence que leur repentir ne fut d’aucun secours pour leur éviter de fauter ; ils sortirent donc avec l’autorisation de Korech et ils le construisirent pour eux-mêmes. Selon certains commentateurs, c’est parce qu’en Bavel, ils avaient fauté en épousant des femmes étrangères. ” Il ressort par conséquent de ces mots que, dans les temps futurs, c’est le peuple Israël lui-même qui aura la tâche de reconstruire le Temple.

5. Sous le regard des profondeurs de la Torah

Il est dit dans le Zohar haQadoch(102): ” Dans le futur, Qoudcha bérikh Hou va susciter un souffle [aussi bien qu’une direction, puisque le mot roua’h en hébreu signifie à la fois un souffle et un point cardinal, Ndt.] pour faire perdurer le corps, une direction [un souffle] contenant les quatre directions, comme cela est écrit(103): “Dans les quatre directions, viens, ô esprit”, il n’est pas dit “des quatre”, mais bien “dans les quatre” directions du monde, parce qu’il comprend en lui les quatre…. Rav Yossef a dit : “Eh quoi ? L’époque messianique et la résurrection des morts ne sont-elles pas une seule et même chose ?” Il lui répondit : “Non, comme cela a été enseigné : le Temple précède le retour des exilés, le retour des exilés, la résurrection des morts, et la résurrection des morts à la fin de tout ; d’où le savons-nous ? Parce qu’il est écrit(104): “Il reconstruira Jérusalem, Hachem, les exilés d’Israël, Il rassemblera ; Il guérira ceux qui ont le cœur brisé et pansera la plaie de leur tristesse” – il s’agit de la résurrection des morts qui apporte la guérison à ceux qui ont le cœur brisé. D’abord, Il reconstruit Jérusalem, Il rassemble les exilés et Il guérit ceux qui ont le cœur brisé, après tout le reste.” ” De même, il est dit dans un autre endroit du Zohar(105): ” C’est une mitsva de reconstruire le Temple d’en bas en accord avec le Temple d’en haut, comme il est dit : “… une résidence pour Ta demeure que Tu as faite Hachem”. Il faut construire le Temple ici-bas et prier à l’intérieur chaque jour, pour servir le Saint béni soit-Il, parce que la prière (tefila) est appelée un service (’avoda)… Le Temple d’en bas obtient sa réalité conformément au Temple d’en haut, car ils sont l’un face à l’autre ; et tous les ustensiles et ceux qui les utilisent sont à l’image de ce qu’il y a en haut.”
Encore, un passage du Zohar à ce sujet(106): “Lorsque le Saint béni soit-Il délivrera Son peuple, l’assemblée d’Israël reviendra d’abord chez elle, puisque le Temple sera construit en premier. Et, lorsque le Saint béni soit-Il dira à la Chekhina de se relever de la poussière, l’assemblée d’Israël demandera : “Où faut-il revenir, puisque que le Temple est détruit et que le Sanctuaire d’Hachem s’est consumé dans les flammes ?” Le Saint béni soit-Il reconstruira d’abord le Temple, Il arrangera ensuite le Sanctuaire et Jérusalem, puis Il relèvera alors l’assemblée d’Israël de la poussière. Tel est le sens du verset(107) “Il reconstruira Jérusalem, Hachem” et ensuite : “les exilés d’Israël, Il rassemblera” ; Il reconstruit d’abord Jérusalem, puis Il rassemble les exilés. Ce sur quoi, il a été dit(108) : “Secoue ta poussière, lève-toi et reprends ta place, Jérusalem !” Ils se rassembleront alors les exilés d’Israël, comme il est dit : “Il reconstruira Jérusalem, Hachem” d’abord, puis : “les exilés d’Israël, Il rassemblera”, et alors : “Il guérira ceux qui ont le cœur brisé et pansera la plaie de leur tristesse” – il s’agit de la résurrection des morts ; or, il est écrit(109): “Je mettrai en vous Mon esprit et Je ferai en sorte que vous suiviez Mes statuts…”. ” L’auteur du ” Soulam ” explique sur place que ” dans le futur, le Saint béni soit-Il délivrera Son peuple. L’assemblée d’Israël qui est la Chekhina reviendra en premier lieu de l’exil et elle se rendra au Temple, parce que le Temple sera d’abord reconstruit en vue du retour des exilés… ” ; qu’on se reporte sur place à ses propos.

6. Pour Rachi et les “Tossafoth” : le Temple descendra du Ciel, prêt au service

Nous avons vu, plus haut, que pour Rachi, tel que cela ressort de son commentaire sur le TaNaKh, le Temple sera reconstruit par les enfants d’Israël. Il convient toutefois d’approfondir le sens qu’il donne à un passage de la Guemara…
Voici le passage en question : il est extrait du traité Roch Hachana(110) et est accompagné d’une brève explication: ” … rabbi Yo’hanan ben Zakaï a décrété que… la totalité du jour du ’anaf soit interdit [le 16 Nissan, le jour où l’on procédait au balancement du ’omer dans le Temple, ce qui permettait la consommation de la nouvelle récolte sur tout le territoire de la terre d’Israël]. Pour quelle raison ? Si jamais, rapidement, le Temple est reconstruit, et que les gens disent: “La dernière fois, n’avons-nous pas consommé de la nouvelle récolte dès le lever du soleil ? Alors qu’on en mange aussi maintenant !” Or, les gens ne savent pas que, la dernière fois, il n’y avait pas de balancement du ’omer, et que c’est pour cela que la nouvelle récolte était permise dès le lever du soleil. Alors que maintenant, étant donné qu’il y a le balancement du ’omer, seul le ’omer la permet. [Parce que, quand le Temple sera reconstruit, on voudra consommer de la nouvelle récolte dès le lever du jour, puisque telle aurait été, sans ce décret, l’habitude des gens lorsque le Temple était détruit. Or, avec le retour du Temple, cela est désormais interdit et il faut attendre le balancement du ’omer pour consommer de la nouvelle récolte. Pour que les gens ne l’oublient pas, rabbi Yo’hanan ben Zakaï a donc été décrété que la totalité du 16 Nissan – le jour du ’anaf – il soit interdit de consommer de la nouvelle récolte]. Et à quel moment va-t-il être reconstruit ? Si l’on répond qu’il sera reconstruit le 16, le lever du soleil est déjà passé. [Si le Temple est reconstruit pendant le 16 Nissan, qui est le jour du balancement du ’omer, alors au moment où le soleil se lève, il ne sera pas encore reconstruit, et il sera donc permis de consommer la nouvelle récolte au petit matin]. Il faut donc reconnaître que cela n’a de sens que s’il est reconstruit le 15. [On pourra alors récolter le ’omer à la sortie de Yom Tov et en faire le balancement avant midi]. Qu’on interdise alors de consommer de la nouvelle récolte jusqu’à midi, et qu’à partir de ce moment ce soit permis [pourquoi décréter, pendant la période où le Temple est détruit, que la consommation de la nouvelle récolte soit interdite pendant toute la journée jusqu’à la nuit ?] Puisqu’on a enseigné dans une Michna : “Ceux qui sont éloignés [de Jérusalem] ont le droit de consommer la nouvelle récolte à partir de midi [le 16 Nissan], étant donné qu’il n’y a pas de tribunal rabbinique qui fasse preuve de négligence à ce sujet [et que les Kohanim font attention à l’apporter le plus rapidement possible, avant midi. Si le Temple est reconstruit subitement, il n’y a donc pas à craindre que la nouvelle récolte soit consommée après midi, puisque le ’omer aura de toute façon déjà été apporté]. Non, ce qui nécessite ce décret, c’est le fait qu’il soit possible que le Temple soit reconstruit le 15, à l’approche de la nuit, ou encore qu’il soit reconstruit pendant la nuit. [La Guemara dit, ici, que ce décret a été édicté dans le cas où le Temple serait reconstruit le 15 Nissan, à l’approche de la nuit ou pendant la nuit. Car, il y a alors à craindre qu’on ne dispose pas du temps nécessaire pour couper le ’omer et l’apporter au Temple afin d’en faire le balancement avant midi]. Rav Na’hman bar Yits’haq a dit que [rabbi Yo’hanan ben Zakaï qui a imposé ce décret] l’a fait conformément à l’avis de rabbi Yehouda ayant enseigné [que l’expression du verset] : “jusqu’en ce jour” (Vayiqra 23, 14) signifie “toute la journée”, et que “jusque” veut dire “en entier” [pour rav Na’hman, c’est un ordre de la Torah de ne pas consommer de la nouvelle récolte jusqu’à la fin de toute la journée]. Eh quoi ?! Est-ce que rabbi Yo’hanan ben Zakaï est vraiment de son avis ? Il est pourtant en désaccord avec lui, comme cela est enseigné: qu’il soit dit dans la Michna que c’est seulement une fois que le Temple a été détruit que rabbi Yo’hanan ben Zakaï a instauré le décret de ne pas manger de la nouvelle récolte pendant toute la durée du 16 Nissan, alors qu’avant cette date, c’était permis]. Et rabbi Yehouda a déclaré : “Mais cela est interdit par la Torah ! [comme il est dit : “jusqu’en ce jour”] !” [Il ressort donc que rabbi Yehouda n’est pas de l’avis de rabbi Yo’hanan ben Zakaï, puisque pour celui-ci, il s’agit d’un décret rabbinique, alors que pour le premier, c’est un interdit de la Torah]. [La Guemara répond à la contradiction :] Là-bas [dans cet enseignement], c’est rabbi Yehouda qui se trompe, et qui pense que rabbi Yo’hanan ben Zakaï a instauré un décret déRabbanan, alors qu’il a énoncé sa règle conformément à une loi de la Torah. Il est pourtant dit “… rabbi Yo’hanan ben Zakaï a décrété…” ! En réalité, voici comment il faut comprendre l’expression “a décrété”, cela veut dire : “il a expliqué [le sens de ce verset en montrant qu’il s’agissait d’un interdit de la Torah] et il l’a rendu public”. ” Explication : la Guemara traite d’une question concernant le décret qu’institua rabbi Yo’hanan ben Zakaï, après la destruction du Temple, et qui interdit la consommation de la nouvelle récolte pendant toute la durée du 16 Nissan, le ” jour du ’anaf “, ne la permettant que le 17 du mois. Selon la première approche de la Guemara, il s’agit là d’un décret rabbinique, si bien que la Guemara a besoin de préciser quelle est cette date à laquelle la reconstruction du Temple risque de poser problème lors de la consommation de la nouvelle récolte. Or, dire que le Temple puisse être reconstruit le 15 Nissan, à l’approche de la nuit, ou pendant la nuit du 15 au 16 Nissan, soulève une autre question, puisqu’il est par ailleurs enseigné dans le Talmud(111) que la construction du Temple ne peut se faire pendant la nuit ! Rachi écrit à ce propos : ” Rabbi Yo’hanan ben Zakaï a craint que le Temple puisse être reconstruit à l’approche de la nuit, ou pendant la nuit du seize, pendant la moitié de la nuit, ou à l’approche du jour, et qu’on ne dispose pas du temps nécessaire pour en faire la récolte, pour sécher les grains d’orge au feu, pour en faire de la farine et la tamiser, avant de l’apporter avant midi. Or, les gens ayant pris l’habitude, à cette époque, de consommer de la nouvelle récolte l’après midi même, ils risqueraient d’en venir à en consommer aussi ce jour-là, transgressant alors un interdit. Et si l’on se demandait comment est-il possible que le Temple soit reconstruit le 15 pendant Yom Tov, ou qu’il soit reconstruit pendant la nuit, alors qu’on tient pourtant, dans le traité Chevou’oth(112), qu’on ne construit le Temple ni Yom Tov, ni la nuit, la réponse serait la suivante : cela est vrai d’un édifice réalisé par des hommes, mais le Temple des temps futurs sera, lui, l’œuvre du Ciel. ” En d’autres termes : Rachi explique qu’étant donné que le Temple futur sera l’œuvre du Ciel, il est donc possible que sa construction ait lieu la nuit, ou Yom Tov, puisqu’il ne s’agit pas là d’une réalisation humaine. C’est aussi de cette manière que les Tossafoth expliquent le passage du traité Chevou’oth où cette réponse est envisagée : ” Il y a lieu de dire qu’il s’agit-là du Temple futur qui sera édifié de lui-même, comme une œuvre du Ciel, ainsi qu’il est dit : “Le Sanctuaire, Hachem, ce sont Tes mains qui l’ont établi” ; c’est aussi comme cela que l’interprète le Midrach Tan’houma. ” Rachi écrit encore dans le traité Souka : ” Mais le Temple futur que nous attendons, c’est bâti et prêt qu’il se dévoilera et qu’il viendra du Ciel, comme il est dit : “Le Sanctuaire, Hachem, ce sont Tes mains qui l’ont établi “. “
Sur ce passage du traité Roch Hachana, le Méïri écrit cependant : ” Il est expliqué ailleurs que la construction du Temple ne repousse pas Chabbath ni Yom Tov. Tout comme on ne construit pas le Temple pendant la nuit, puisqu’il est dit : “Le jour où il édifia le Michkan”. S’il en est ainsi, ce qui est enseigné, ici, dans ce passage – à propos du fait que le Temple serait reconstruit le 15, alors que c’est Yom Tov, ou encore, qu’il pourrait être reconstruit pendant la nuit –, il est impossible de le tenir pour valide, d’autant qu’il s’agit d’une opinion isolée ; si ce n’est à parler d’un tribunal rabbinique qui se trompe. Les plus grands maîtres l’ont expliqué par le fait qu’on avait envisagé la possibilité qu’il soit reconstruit de manière miraculeuse. ” Ce qui signifie que Rachi a parlé du Temple du futur conformément à la première approche de la Guemara, mais qu’en conclusion, pour rabbi Yo’hanan ben Zakaï, le décret interdisant de consommer de la nouvelle récolte pendant la totalité du ” jour du ’anaf ” est, bel et bien, une loi de la Torah. Pour le Méïri, l’opinion de Rachi, ici, ne correspond donc pas à la conclusion de la Guemara. De plus, les mots utilisés par Rachi, que nous avons cités supra, désignent a priori le niveau particulier de son dévoilement et non sa construction effective.
C’est aussi dans ce sens que va l’auteur du ” ’Arokh Lanér “(113): “À mon humble avis, il me semble difficile d’expliquer la Guemara de cette manière… De même, lorsque plus loin, on demande : “Qui sont ces 4 forgerons ?” et que l’on compte parmi eux Machia’h ben David et Machia’h ben Yossef – ce sur quoi Rachi écrit : “Les Messies sont, tous les deux, les artisans de la reconstruction du Temple”. Or, si celui-ci est déjà bâti et prêt, et qu’il doit descendre jusqu’ici-bas, quelle sorte d’art y a-t-il à cela ? (…) Et lorsque nous demandons, dans chacune de nos tefiloth, “Yéhi ratson… Qu’il soit fait selon Ta volonté que le Temple soit reconstruit, rapidement et de nos jours”, il s’agirait alors de prières qui n’ont aucun sens, puisque le Temple est déjà construit, et il aurait mieux valu que nous priions pour que le Temple se dévoile rapidement ! C’est pourquoi, il me semble, pour ma part, évident que le Temple futur sera reconstruit par la main des hommes. Et lorsqu’il est dit: “Le Sanctuaire, Hachem, ce sont Tes mains qui l’ont établi”, un verset que le Midrach Tan’houma explique en disant que le Temple descendra ici-bas, il est question de la dimension spirituelle du Temple qui surgira lorsque le Temple sera reconstruit au sein du monde matériel… Toutefois, de la même manière qu’il ne saurait y avoir, ici-bas, une âme sans un corps, de même le Temple spirituel n’apparaîtra pas sans le Temple matériel.”

7. Le point de vue du Rambam concernant la reconstruction du Temple

Voilà ce qu’écrit le Rambam dans son introduction au commentaire du cycle de Michna “Zera’im” : “…et après le traité Tamid, il passe alors au traité Midoth. Or, il n’y a là rien de plus, si ce n’est une description où il est fait mention de la taille du Temple ainsi que de son architecture, de son édifice et de tout ce qui le concerne. Et il y a à cela un certain bénéfice, en ce sens que lorsqu’il s’agira de le reconstruire, rapidement et de nos jours, il faudra alors qu’on ait conservé et pratiqué cette structure, ses volumes et ses formes, ainsi que sa valeur, parce qu’il est question ici d’inspiration divine. ” L’auteur du “Tiféreth Israël”(114) en déduit que: ” Preuve en est qu’on est obligé de reconnaître que les paroles du Midrach Tan’houma citées par les Tossafoth et enseignant que dans le futur, le Temple sera construit dans le Ciel, relèvent de la Agada, et qu’il n’y a rien à en tirer en ce qui concerne la Halakha… Le but étant seulement de nous dire que le Saint béni soit-Il apportera Son aide aux enfants d’Israël, grâce à des miracles, pour qu’ils le reconstruisent.”
Dans le livre “Miqdach Mélekh” du rav Tsvi Pessa’h Franck zatsal(115), il est dit au nom du rav Perle(116) qui déduit des paroles du Rambam faisant mention des règles concernant le Temple et son architecture, qu’il s’agit uniquement de lois qui auront cours dans le futur. Et dans le livre cité, l’auteur amène un grand nombre de preuves mettant en évidence que le Temple des temps futurs sera bel et bien reconstruit par les hommes. Par exemple, on consultera le commentaire du “Harari Bassadé”(117) qui écrit au nom du “Qeriath Séfer” que la règle du “lichma” est exigée en ce qui concerne la structure du Temple ou celle de l’autel, à savoir que “étant donné qu’il est nécessaire que la construction soit effectuée “lechem haMiqdach”, c’est donc bien la preuve que sa reconstruction doit être l’œuvre des hommes. Parce que si elle devait être une œuvre du Ciel, cette construction ne répondrait pas à l’exigence du “lichma”(118).”
Dans les “Hilkhoth Melakhim”(119), le Rambam dit que c’est le Machia’h qui construira le Temple. La chose fait pourtant l’objet d’une discussion dans la tradition puisque, s’il est effectivement enseigné dans le Midrach(120) que c’est le Machia’h qui reconstruira le Temple, il est dit au contraire dans le Talmud de Jérusalem(121) que, lorsque les exilés reviendront, ce sont eux qui reconstruiront le Temple. D’après le Maharam Chiq(122), il faudrait ainsi faire une différence entre une guéoula “au moment voulu” et qui se déroule en accord avec les règles de la nature, et une guéoula “avant l’heure” qui s’accomplit à l’aide de miracles(123). D’après lui, si la guéoula a lieu” avant l’heure”, le Temple descendra du Ciel déjà construit, alors que dans la perspective d’une guéoula ” au moment voulu”, il sera reconstruit par les hommes. C’est en s’aidant de cette distinction que l’on pourra comprendre que, pour le Rambam aussi, si la guéoula arrive “avant l’heure”, le Temple sera alors construit par le Machia’h(124), alors que si guéoula a lieu “au moment voulu”, ce sont les enfants d’Israël qui le reconstruiront.

8. La position du Ram’hal combinant l’idée que le Temple descendra du Ciel et qu’il sera reconstruit par les hommes

Dans son ouvrage, “Michkenei ’Elion”, le Ram’hal explique le sens que revêt le troisième Temple du point de vue des profondeurs de la Torah. Il rappelle tout d’abord quelle est la signification du Temple, ainsi que celle du troisième Temple comparé aux deux Temples qui l’ont précédé.
Il explique, en particulier, que la “Even Hachetia” est la pierre de fondation sur laquelle repose toute la création, et que c’est à partir d’elle que le rayonnement divin se déploie à travers toute la création.
Le Ram’hal décrit le rayonnement spirituel émanant du Temple de la manière suivante: “L’union est réalisée lorsque les différentes émanations s’approchent l’une de l’autre. Or, en se rapprochant de cette manière, qui sera capable de décrire l’intensité de la splendeur émanant de leur sainteté et la toute puissance de leur éclat. Car, cela ressemblera aux flammes d’un feu ardent s’élançant les unes à l’intérieur des autres, tout en se tenant dans la plus parfaite unité. Au paroxysme de la puissance et du désir, une joie profonde s’emparera de toutes les émanations, passant de l’une à l’autre, jusqu’au seuil de la racine une et totale – Ein Sof Baroukh Hou. Et plus s’intensifiera la joie, plus fort sera le rayonnement qui s’en dégage à travers son déploiement dans tous les niveaux. Cette union fait défaut aux créatures ici-bas. C’est pourquoi, nos Sages ont enseigné(125): “Le Saint béni soit-Il a déclaré qu’Il ne viendra pas dans la Jérusalem d’en haut tant qu’Il ne s’est pas manifesté dans la Jérusalem d’en bas”. Parce que, tant qu’elle n’est pas prête et qu’on n’a pas rendu à Jérusalem toute sa fierté sur terre, le roi n’entrera pas de manière définitive dans la Jérusalem d’en haut. En vertu de l’intensification de la force de réconciliation au sein des phénomènes, les éléments vont en se déployant avec une très grande énergie et le Temple se reconstruit en bas. Et lorsque cette force de réconciliation fait défaut à cause des écarts de conduite, le Temple se désagrège ici-bas. Mais malgré cela, en haut, cette force ne tarit pas. Parce que si elle devait s’interrompre, l’univers serait aussitôt détruit. Le monde est pourtant plongé dans une très grande obscurité comparé à ce qu’il était au départ, et le profond bien-être qui s’exprimait en ces temps-là lui fait aussi défaut… Lorsque les fautes cesseront sur terre, les éléments retrouveront leur statut d’origine, la lumière sera plus intense et l’abondance s’intensifiera prodigieusement. C’est la raison pour laquelle le Temple sera une nouvelle fois construit ici-bas et son prestige sera plus éminent que celui des premiers. ” Il en ressort que, pour le Ram’hal, l’origine du dévoilement de la sainteté dans le monde est située là où se trouve le Temple. Toutefois, cette sainteté est susceptible de disparaître à cause des fautes d’Israël. Telle est la manière dont le Ram’hal explique le sens profond des trois Temples: “Sache que le Temple futur, c’est celui qu’a vu le prophète Ye’hezqel juste après la destruction du premier Temple. Tu sais déjà que le Temple n’a jamais cessé d’exister dans les mondes supérieurs, même après avoir été détruit ici-bas(126). Car le Temple n’a été construit ici-bas qu’en vertu de la puissance de l’intensité des phénomènes lumineux, qui se renforcèrent, de degré en degré, jusqu’à atteindre ce monde-ci, et ils firent alors le Temple qu’ils édifièrent. Et lorsque cette force fit défaut, alors le Temple ne pouvait plus subsister ici-bas. Mais, malgré cela, le Temple d’en haut ne fut pas détruit, il fut seulement plongé dans l’obscurité sans éclairer désormais comme avant. En revanche, le profond secret à ce sujet – qui est connu de toute personne ayant l’habitude de s’engager sur les sentiers de la sagesse et qui, versée dans les secrets du divin, sait quels sont les chemins qu’il emprunte – est le suivant : une fois que Chelomo avait construit le premier Temple, si les gens n’avaient pas fauté et qu’ils avaient au contraire sauvegardé leur Torah, ils se seraient élevés de niveau et auraient atteint celui de la réconciliation parfaite. Le monde se serait alors débarrassé de sa forme actuelle et aurait revêtu une autre forme, et ce serait alors manifesté ce qui n’a encore jamais été dévoilé. Pourtant, étant donné que le péché s’est intensifié et que les fautes se sont multipliées, le premier Temple –qui avait pourtant été rendu possible grâce aux premiers perfectionnements – fut détruit. Et l’édifice ne put subsister tel quel en haut et, en l’espace d’un seul instant, il disparut et fut construit sous une autre forme, c’est-à-dire sous la forme et la structure qui seront les siennes dans le futur. Ainsi en est-il, par conséquent, de ces deux édifices : l’un sort et l’autre entre, et un simple fil les sépare. Or, cette construction-là ne s’est pas dévoilée ici-bas, et elle apparaîtra seulement dans les temps futurs. Mais là-haut, depuis ce jour et dorénavant, elle existe et c’est ainsi qu’elle est. Voilà pourquoi Ye’hezqel l’a vue, puisque le Temple est déjà construit et qu’il se tient prêt. Et si Israël en avait eu le mérite grâce à ses actions, la délivrance à l’époque d’Ezra aurait dû être du même niveau que la sortie d’Egypte, et son entrée en terre sainte, la même que celle de Yehochou’a en son temps. Ils auraient alors reconstruit le Temple d’après l’architecture qu’Ye’hezqel avait vue, et les deux Temples, celui d’en haut et celui d’en bas, se seraient retrouvés l’un face à l’autre.”
En ce qui concerne la construction du troisième Temple, le Ram’hal écrit : ” Mais dans le futur, ils seront non seulement identiques, mais le Temple des mondes supérieurs se déploiera et arrivera jusqu’en bas. Comme cela est enseigné dans la tradition, à savoir que le troisième Temple est l’œuvre du Ciel. Car l’essence même du Temple des mondes supérieurs n’est pas qu’il soit arraché de sa place, mais bien qu’il se déploie et qu’il arrive ici-bas, parce qu’autour de lui, sera alors édifiée une construction matérielle relevant de ce monde-ci. Et les édifices s’assembleront l’un à l’autre pour n’en faire plus qu’un seul, ne se séparant plus l’un de l’autre. La majesté y résidera alors dans son dévoilement le plus parfait, comme cela a été dit à ce propos : “La gloire d’Hachem se révèlera et toutes les créatures, ensemble, en seront témoins…” ; et l’accord sera alors parfait, sans aucune forme d’interruption. C’est en référence à ce secret qu’il est écrit : “Le Sanctuaire, Hachem, ce sont Tes mains qui l’ont établi”. Parce que la Chekhina est tributaire de la manière dont on l’accueille, et c’est en fonction de cela qu’y sont données à voir la perfection de ses formes, ses parures magnifiques et imposantes. Et lorsque cette lumière d’origine (or haRéchith) illuminera, la majesté de sa couronne s’intensifiera et elle s’élèvera énormément… Mais il s’agit là de choses très profondes qui s’enracinent dans la ’hokhma, beaucoup plus encore qu’elles ne se laissent comprendre.”
En d’autres termes : le Ram’hal combine les deux points de vue exposés plus haut. Avec le Temple des temps futurs, une sainteté particulière provenant des mondes supérieures se dévoilera jusqu’à parvenir ici-bas, et c’est autour de ce rayonnement de sainteté que le Temple lui-même sera reconstruit au sein du monde matériel. Le Ram’hal ne dit pas dans quel ordre les choses vont se passer, mais il en ressort, a priori, que la sainteté se déploiera d’abord dans ce monde-ci avant que le Temple ne soit concrètement reconstruit.

9. L’explication qu’en donne le rabbi de Loubavitch(127)

Il existe, pour lui, deux opinions à ce propos : celle de Rachi, qui repose sur le Zohar et les Midrachim, et celle du Rambam, qui prend appui sur le Talmud de Jérusalem et sur d’autres Midrachim. Parmi les différents avis, le rabbi souligne certains points :
1. Le fait que le Temple descendra du Ciel mais que ses portes seront plongées sous terre, et qu’elles se dévoileront à la place qui est la leur.
2. Il est dit du Machia’h que, si les enfants d’Israël le méritent, il apparaîtra au milieu des nuages. Alors que, s’ils n’ont pas ce mérite, il arrivera en chevauchant un âne. Ainsi en est-il du Temple : s’ils le méritent, il se dévoilera de lui-même en descendant du Ciel. Sinon, sa reconstruction se fera à l’aide des hommes. Le rav ajoute qu’il n’y a pas de contradiction entre ces deux opinions : que du point de vue de la Halakha, il s’agit d’une mitsva qui incombe aux enfants d’Israël mais que, s’ils ont ce mérite, le Temple d’en haut se dévoilera, en plus, jusqu’à l’intérieur du Temple d’en bas.
3. L’architecture exposée dans le traité Midoth est celle du Temple tel qu’il est construit par les hommes, alors que ce qui n’est pas explicite, ou pas suffisamment détaillé, appartient à ce qui sera dévoilé depuis le Ciel.
4. La construction ici-bas sera réalisée par des hommes, et c’est à l’intérieur de ce Temple que viendra ” loger ” le Temple d’en haut.

10. Le point de vue des A’haronim en ce qui concerne la mitsva de reconstruire le Temple

Le rav Tikochinsky zatsal, “la ville sainte et le Temple”, cinquième partie.
“C’est une mitsva ’assé de faire une maison pour Hachem… Et il nous incombe d’éclaircir si, avant l’arrivée du descendant de David, nous sommes dispensés des mitsvoth ’assé impliquées par celle-ci, ou si cette mitsvath ’assé est valable de tout temps… Aussitôt que nous en avons reçu l’autorisation et dès que nous en avons la possibilité, nous avons l’obligation de nous atteler à une tâche sainte. Et il est raisonnable de penser que cette obligation n’a jamais disparu, mais que la Torah dispense quiconque se trouve dans l’impossibilité de le faire. Car il est dit à propos de la mitsvath ’assé de construire le Michkan et le Temple, “c’est ce que vous ferez” – c’est- à-dire “pour toutes les générations”… Et où pourrions- nous trouver le fait que nous soyons dispensés de cette mitsvath ’assé ?! Or, puisqu’il en est effectivement ainsi, il nous incombe donc de nous renforcer afin de toujours accomplir le verset “Demandez la paix de Jérusalem…” et l’ordre “recherchez Tsion”, c’est-à-dire par la recherche et l’étude, afin de vérifier si le moment est venu, et si nous avons l’autorisation de le relever et de nous rendre dans notre Michkan pour nous prosterner à Ses pieds… Et puisqu’il en est ainsi, et que les bourgeons de la guéoula sont visibles dans le pays – il nous incombe de nous préparer à accueillir le futur qui approche, parce qu’il n’est pas loin, bien au contraire, puisqu’il suffit de se présenter en vue de relever l’édifice de notre Temple.” Le rav Qalicher dans une lettre adressée à Rothschild ” Qu’on n’en vienne pas à penser qu’Hachem, béni soit- Il, descendra subitement du Ciel sur terre pour déclarer à Son peuple : “Sortez !” Ou qu’Il enverra subitement du Ciel Son messie ! Au contraire, c’est petit-à-petit que viendra la délivrance d’Israël… Le début de la guéoula aura lieu pour des raisons naturelles provoquées par les hommes, et en vertu de la volonté des nations de rassembler les éléments dispersés d’Israël sur la terre sainte… Lorsqu’un grand nombre des exilés d’Israël se retrouveront sur la terre sainte et à Jérusalem, qu’ils feront monter leurs sacrifices pour qu’ils soient acceptés par Hachem ; lorsque l’autel détruit retrouvera toute sa vigueur, surgira la volonté du Tout-puissant de faire descendre le rayonnement de Sa face sur Son peuple… Car, tout comme à l’époque de Noa’h, le sacrifice de celui-ci fut accepté devant Hachem… de même, lorsque nous nous remettrons à solliciter la volonté divine grâce à nos sacrifices, et que toutes nos fautes nous seront alors pardonnées, le Miséricordieux nous exprimera à son tour Sa clémence, rendant ainsi possible la délivrance parfaite. ”
Pour lui, en le prouvant à l’aide de différentes sources, la construction de l’autel par nos soins constitue une étape nécessaire avant le Temple et la venue du Messie.
Le rav Tsvi Pessa’h Franck zatsal – le rav de Jérusalem Dans son livre, “Miqdach Mélekh”, le rav met en évidence le fait que la mitsva de construire le Temple est toujours en vigueur aujourd’hui.

(80) Il s’agit de la mitsvath ’assé 20 dans le “Séfer haMitsvoth” du Rambam ; qu’on se reporte aussi au début des “Hilkhoth Beith haBe’hira”.
(81) On consultera les paroles du “Késsef Michné” au début des “Hilkhoth Beith haBe’hira” en ce qui concerne l’opinion du Smag ainsi que les propos du Rambam dans “Hilkhoth Melakhim”.
(82) Chemoth 25, 8.
(83) 17b et 18a.
(84) Ye’hezqel 36, 8.
(85) Yecha’ya 1, 25
(86) Ibid., 26.
(87) Ibid., 28.
(88) Tehilim 75, 11.
(89) Vayiqra 19, 32.
(90) Tehilim 122, 6.
(91) Hoché’a 3, 5.
(92) Yecha’ya 56, 7.
(93) Tehilim 50, 23.
(94) Chapitre 8, Michna 2.
(95) Traité Ma’asser Chéni, chap.5, 2.
(96) Il s’agit des fruits de la quatrième année après la plantation d’un arbre. Ils ont une sainteté appelé “néta’ riv’aï “, comme cela est expliqué ensuite.
(97) Traité Bétsa, Chap.5, Michna 1.
(98) Beréchith 49, 11.
(99) Yirmeya 2, 21.
(100) Ye’hezqel 40, 15.
(101) Chapitre 43, verset 11.
(102) 1ère partie, page 139a.
(103) Ye’hezqel 37, 9.
(104) Tehilim 147, 2.
(105) 2ème partie, page 59b.
(106) 1ère partie.
(107) Tehilim 147, 2.
(108) Yecha’ya 52, 2.
(109) Ye’hezqel 36, 27.
(110) 30a ; cf. aussi Souka, 41a et Chevou’oth, 9b.
(111) Traité Chevou’oth 15b.
(112) page 15b.
(113) Traité Souka, 41a.
(114) En introduction du traité Midoth.
(115) Le rav de Jérusalem.
(116) Page 6.
(117) Page 12.
(118) On consultera ses propos, sur place, où il cite au nom du ” Miqdach David ” qu’un autel qui serait construit par le Ciel est passoul, et où il se pose la question de savoir pour quelle raison cela n’a-t-il pas été dit aussi à propos du Temple.
(119) Chap.11, Halakha 1.
(120) Vayiqra Raba 9, 6 ; Bamidbar Raba 13, 1, ainsi que le Targoum Yonathan sur Yecha’ya 53, 5.
(121) Traité Meguila, chap. 1, Halakha 11.
(122) “Yoré Dé’a”, siman 213.
(123) Qu’on se reporte aux paroles du “Or ha’Haïm”, sur Bamidbar 27, 14.
(124) Comme le dit le Rambam dans les ” Hilkhoth Melakhim”.
(125) Traité Ta’anith, 5a. Il convient de citer ici les paroles du Zohar (3ème partie, p.147b): “Rabbi Yossé a dit que le Saint béni soit-Il a fait la promesse qu’Il ne viendra pas dans la Jérusalem d’en haut tant que les enfants d’Israël ne se seront pas entrés dans la Jérusalem d’en bas.” Ce qui signifie que, pour le Zohar, la résidence de la Chekhina est fonction de la présence des enfants d’Israël à l’intérieur de Jérusalem.
(126) Comme l’a expliqué le Ram’hal, supra, la sainteté du Temple des mondes supérieurs ne disparaît pas et elle reste dans sa toute-puissance, en haut.
(127) On consultera les “’Hidouchim ouBéourim” sur les “Hilkhoth Beith haBe’hira” siman 19, ainsi que dans la préface, sur place, siman 6.

Extrait du livre “Trésors du Troisième Temple”, du Rav Mena’hem Makover
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