Introduction aux “Cinq Chapitres” du Ram’hal

Notre maître, le Ram’hal, lui qui s’est consacré à toutes les facettes cachées de la Torah, nous a laissé de véritables trésors de lumière quant à la forme et au sens profond que revêt le troisième Temple.
Son livre, “Michkenei ’Elion”, est divisée en trois parties :
1) un commentaire sur la signification métaphysique du troisième Temple.
2) un commentaire sur la signification métaphysique du service effectué dans le troisième Temple.
3) Les “Cinq Chapitres”, résumant la structure du Temple.
Nous avons choisi d’ajouter à notre livre les “Cinq Chapitres” dans lesquels le Ram’hal commente la structure du Temple telle qu’il la comprend, sa position étant pour l’essentiel la même que celle de Rachi – en dehors des quelques ajouts découlant de la compréhension particulière qu’en avait le Ram’hal. Les “Cinq Chapitres” font écho aux cinq chapitres du traité de Michna “Midoth”. Nous y avons ajouté quelques explications extraites du commentaire du Ram’hal, ainsi qu’un supplément intitulé ” Pour une réflexion plus en profondeur ” dans lequel ont été recensés certains propos que le Ram’hal a tenus dans les deux premières parties de son ouvrage. Le but de ce supplément est d’offrir à quiconque le désire, la possibilité de découvrir un peu plus en profondeur la dimension métaphysique du troisième Temple. Nous avons essayé, dans cet ajout, de retranscrire dans nos propres mots, de la manière la plus fidèle qui soit, les paroles du Ram’hal, tout en faisant preuve de concision là où cela s’avérait nécessaire.
Dans la préface de son livre, le Ram’hal explique que le Temple d’En haut est orienté vers celui d’en bas, aussi bien “quant à sa structure (tavnito) et à ses mesures, dans la plus parfaite des transparences”. Lors de la création du monde, le Tout-puissant, béni soit-Il, a concentré son rayonnement (hachpa’ato) à l’intérieur de dix lumières (qui sont dix sefiroth) desquelles sont sorties les créatures “à la manière de branches s’élevant de la masse d’un arbre (nof hailan)”. La dernière des sources lumineuses (maor) (la malkhouth) porte le nom de “Chekhina”, c’est d’elle que tirent leurs racines tous les existants (nimts’aïm).
Il existe un lieu singulier et unique au monde, où toutes ces racines sont rassemblées et où n’est donné à voir ” qu’une simple pierre (even a’hath). Il s’agit d’une pierre très précieuse, qui comprend en elle toutes les formes de beauté et de félicité. Elle se nomme “Even Hachetia” (litt.: la pierre du rafraîchissement, mais aussi la pierre de fondation). Or, cette pierre se trouve en bas, dans ce monde, à l’emplacement du Qodech haQodachim… et c’est à partir d’elle que se sont déployés, tout autour, les sentiers (messiloth) et les chemins (chevilim) de toute chose. “En d’autres termes: l’endroit du Even Hachetia situé dans le Qodech haqodachim, constitue l’origine du rayonnement du Créateur, béni soit-Il, vers notre monde, celui qui est “en bas”. C’est de ce lieu que le rayonnement surgit vers l’ensemble de la création en empruntant une multitude de routes et de sentiers.
Les dimensions du Temple sont fixées conformément à la structure de ce rayonnement divin, en respectant l’ordre que suit la généalogie des émanations de la lumière divine (hichtalchelouth haoroth). Chaque embranchement possède des noms et des sentiers d’abondance qui lui sont propres. “C’est parce qu’il surgit au paroxysme de l’apaisement et du silence que le Temple est appelé “Menou’ha”.”
Le Temple Saint a fait son apparition avant le monde. Et c’est en lui que toutes les créatures trouvent leurs forces et leurs richesses. Cette profusion n’a jamais cessé de se manifester au sein du Temple, “parce que si elle ne devait s’arrêter qu’un seul instant, toutes les créatures disparaîtraient aussitôt.” Et le maître de conclure la préface de son livre en ces termes:
“En vertu de l’intensification de la force de réconciliation (tiqoun) au sein des phénomènes de lumière (méoroth), les éléments vont en se déployant avec une très grande énergie (koa’h) et le Temple se reconstruit en bas. Et lorsque cette force de réconciliation fait défaut à cause des écarts de conduite, le Temple se désagrège ici-bas. Mais malgré cela, en haut, cette force ne tarit pas. Parce que si elle devait s’interrompre, l’univers serait aussitôt détruit. Le monde est pourtant plongé dans une très grande obscurité comparé à ce qu’il était au départ, et le profond bien-être qui s’exprimait en ces temps-là lui fait aussi défaut… Lorsque les fautes cesseront sur terre, les éléments retrouveront leur statut d’origine, la lumière sera plus intense et l’abondance s’intensifiera prodigieusement. C’est la raison pour laquelle le Temple sera une nouvelle fois construit ici-bas et son prestige (kavod) sera plus éminent que celui des premiers.”
Nous remercions le rav Mordekhaï Chriqui chlit’a pour avoir rendue possible la publication d’une édition critique du “Michkenei ’Elion”. Dans le commentaire “Hitbonénouth Pnimith”, on trouvera des renvois à cette édition.
Que ce soit là Sa volonté, et que rapidement, nous ayons le mérite de contempler de nos yeux le Temple reconstruit dans toute sa magnificence, ainsi que celui de nous relier aux extraordinaires et puissants dévoilements de la lumière auxquels nous assisterons.