C’est dans la préface qu’il a écrit à son « Netsa’h Israël » que le Maharal de Prague définit ce qu’il entend par « la victoire d’Israël » : « Nous allons expliquer en quoi Hachem a fait don de l’éternité au peuple Israël, et pourquoi ses membres ne seront jamais engloutis dans les tourmentes de l’exil. Et nous allons montrer en quoi c’est de cette dimension irrévocable (netsa’h) qui trouve son origine en D. que découlera la victoire face au pouvoir des nations…»
Netsa’h signifie à la fois la victoire et l’éternité. Elle est cette « dimension irrévocable » dont le peuple d'Israël a hérité le jour de sa naissance : sa puissance métaphysique, c’est-à-dire sa faculté à surmonter toutes les épreuves du réel, toutes les formes du mal… Voilà pourquoi, le jour de la victoire d’Israël, le rappel de la sortie d’Egypte ne disparaîtra pas. C’est seulement la servitude parmi les nations qui passera au premier plan… (Berakhoth, 12a).
Les guerres, les épreuves, ainsi que la peur et l’incertitude qu’elles provoquent, effacent en nous le souvenir de l’origine, « les dernières souffrances lui faisant oublier les premières » (Idem). Pourtant, c’est bien là-bas, dans la sortie d’Egypte, qu’il nous faut puiser la force de l’éternité ! Parce qu’au cœur de l’exil, la guerre contre nos ennemis reflètera toujours les combats intérieurs que chacun d’entre nous doit mener contre tout ce qui est hostile et s’oppose au dévoilement du Bien, à l’accomplissement de soi à travers son dévouement aux autres et à D.ieu.
(Selon les propos du Rav Yehuda Ruck)