L'essence et le caractère unique de «Bèn Hamétsarim» - «Entre les malheurs»:
Les jours de «Bèn Hamétsarim» sont des jours d'expiation. D'où l'apprenons-nous? Cette période de 21 jours, du 17 Tammuz au 9 Av, correspond à une autre période de 21 jours, de Roch Hachana à Hoshana Rabba, durant laquelle nous expions et blanchissons nos fautes.
La similitude numérique entre ces périodes nous suggère que les jours de «Bèn Hamétsarim» devraient également être des jours de fête. Pourquoi alors sont-ils des jours de chagrin? À l'origine, ces jours étaient destinés à être des jours de réjouissance: le 17 Tammuz aurait dû être le jour de la réception de la Torah, et le 9 Av, celui de la bonne nouvelle de l'entrée en Terre d'Israël. Cependant, en raison des mauvaises actions commises à ces dates, comme le rapport défavorable sur la Terre d'Israël, ces jours sont devenus des jours de deuil pour la postérité. Par conséquent, les jours de grande douleur et de chagrin sont en fait des jours «ratés» qui auraient dû être des fêtes joyeuses, marquant la réception de la Torah et l'entrée en Terre d'Israël.
On dit «Sers Dieu avec joie». Il est difficile de comprendre comment les Sages nous commandent d'être tristes et désolés pendant les jours de «Bèn Hamétsarim», car cela semble contredire le commandement de la joie perpétuelle. Pour comprendre cela, il faut expliquer que le monde entier est en mouvement constant. Le mouvement est la force vitale de l'environnement et de l'univers entier. Ce mouvement de va-et-vient - à droite puis à gauche - est comparable aux alternances entre lumière et obscurité, froid et chaleur dans le monde, et aux fluctuations d'humeur dans l'âme humaine: tristesse et joie, haine et amour, calme et agitation, etc. Ces mouvements trouvent leur source supérieure dans les oscillations entre les Sephiroth (sphères) de Hessed (miséricorde à droite) et Gvura (rigueur à gauche).
C'est pourquoi le Saint, béni soit-Il, a détruit Sa maison et nous ordonne de pleurer pendant certaines périodes de notre vie. Cela nous enseigne à apprécier le plaisir et la joie, ainsi que le rapprochement et l'amour dans notre vie quotidienne et dans la vie éternelle à venir.
Les jours de «Bèn Hamétsarim» sont destinés à être des jours de demi-fêtes. Le prophète Zacharie prédit que les jeûnes institués pour commémorer la destruction du premier Temple deviendront des jours de joie et de bonheur: «Le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième, du septième et du dixième mois deviendront pour la maison de Juda allégresse, réjouissance et belles fêtes. Aimez la vérité et la paix!» (Zacharie 8:19).
Selon cette prophétie, les jeûnes deviendront des jours de fête, et les jours de «Bèn Hamétsarim» redeviendront des jours de réjouissance, car à l'origine, ils étaient destinés à cela. Ainsi, les trois semaines de «Bèn Hamétsarim» deviendront joyeuses.
Rachi a interprété le verset «tu seras rempli de joie» comme une promesse plutôt qu'un commandement, indiquant que les jours de «Bèn Hamétsarim» du 17 Tammuz au 9 Av deviendront des jours de fête. C'est pourquoi la Torah dit «tu seras rempli de joie»: ces 21 jours de «Bèn Hamétsarim», actuellement humbles et pauvres en contenu, seront des jours de célébration.
(Selon les propos du Rav Tsvi Schwartz et du Rav Ytshak Gabay).
