Chavouot est la fête la plus discrète de la trilogie des fêtes juives. Sans date précise mentionnée dans la Torah, elle se célèbre cinquante jours après Pessa'h. Contrairement à d'autres fêtes, elle ne comporte aucune mitsva personnelle spécifique. La mitsva propre à ce jour est celle d'apporter deux miches de pain au Temple, une obligation qui incombe à la communauté.
Nous allons maintenant essayer de comprendre la signification profonde de cette fête.
Chacune des trois grandes fêtes juives possède à la fois un aspect spirituel et un lien étroit avec le Temple et la Terre d'Israël. À Pâque, marquant notre sortie d'Égypte, nous sommes tenus d'apporter l'offrande de l'Omer au Temple. Cette offrande, composée d'orge, une nourriture destinée aux animaux, symbolise le niveau spirituel du peuple d'Israël lors de sa sortie d'Égypte, alors qu'il était encore sans Torah ni Mitsvot.
Ensuite, les enfants d'Israël entreprirent un processus de purification de cinquante jours, se préparant eux-mêmes à recevoir la Torah. Cette période, connue sous le nom de "Compte du Omer", représente cette montée spirituelle. Chavouot, célébré à la fin de ce décompte de cinquante jours, marque la culmination de cette période de purification initiée à Pessa'h.
Le cinquantième jour, la Torah ordonne au peuple d'Israel d'apporter au Temple une offrande provenant de la nouvelle récolte de blé, qui a fermenté (hamets). Contrairement à presque toutes les autres offrandes au Temple, qui étaient soit de la farine, soit de la matsa (pain sans levain), cette offrande exprime le passage de l'alimentation animale à une nourriture destinée à la consommation humaine. Nous pouvons maintenant consommer le levain, strictement interdit à Pessa'h. Ainsi, le brandissement de ces deux miches de pain dans le Temple symbolise le niveau spirituel atteint par les enfants d'Israël après ce processus de purification.
(Selon les propos du Rav Makover)